Un bois de chauffage qui a pris la pluie soulève toujours la même inquiétude : peut-on encore l’utiliser dans un poêle à bois, un insert ou une cheminée ? La réponse dépend du type de bois, de la durée d’exposition à l’humidité et surtout de la manière dont il sera stocké par la suite. Dans cet article, nous allons voir quels sont les risques liés à l’humidité du bois, comment reconnaître un bois humide, et quelles solutions existent pour retrouver un bois sec offrant une combustion optimale et un bon rendement énergétique.
Pourquoi la pluie pose problème au bois de chauffage ?
Le bois bûche est un excellent combustible lorsqu’il est bien sec. Avec un taux d’humidité inférieur à 20 %, il offre un pouvoir calorifique élevé (jusqu’à 2000 kWh par stère de bois sec). Mais lorsqu’il est humide, une partie de son énergie sert d’abord à sécher l’eau contenue dans les fibres avant de produire de la chaleur.
Résultat :
- La combustion du bois devient incomplète.
- Le feu dégage beaucoup de fumées et de polluants.
- Le rendement énergétique baisse fortement.
- Les conduits de cheminée s’encrassent plus vite (dépôts de suie, bistre).
Un bois humide peut ainsi perdre jusqu’à 50 % de son efficacité calorifique par rapport à un bois sec.
Comment savoir si votre bois est trop humide ?
Il existe plusieurs indices pour reconnaître un bois de chauffage humide :
- À l’œil : un bois sombre, couvert de mousse ou de moisissures, qui a du mal à se fendre.
- Au toucher : un bois qui paraît lourd et froid car saturé en eau.
- Au son : deux bûches frappées entre elles émettent un bruit sourd, contrairement au bois sec qui résonne.
- À la combustion : beaucoup de fumée, des flammes faibles, un feu qui s’éteint rapidement.
Un outil simple permet d’être certain : l’humidimètre. Ce petit appareil mesure directement le taux d’humidité du bois et vous indique si vos bûches sont prêtes à être brûlées.
Combien de temps faut-il pour sécher un bois qui a pris la pluie ?
Le temps de séchage du bois de chauffage dépend de l’essence et du climat. Un bois feuillu dur comme le chêne ou le hêtre mettra entre 18 et 36 mois à sécher correctement. À l’inverse, un résineux comme le sapin ou le pin peut être prêt en 6 à 12 mois seulement.
Si vos bûches de bois n’ont pris la pluie qu’occasionnellement, il suffit souvent de quelques jours de temps sec pour que l’humidité de surface disparaisse. En revanche, si elles sont restées trempées plusieurs semaines, il faudra les laisser sécher plusieurs mois avant de les utiliser.
Peut-on brûler un bois qui a pris la pluie ?
Il est déconseillé de brûler un bois humide. Non seulement il produit peu de chaleur, mais il augmente aussi le risque d’encrassement des conduits et d’émission de monoxyde de carbone.
Cependant, si vos bûches ont juste été mouillées en surface par une averse, elles peuvent être utilisées après quelques jours de séchage à l’air libre. Le risque est surtout lié à une humidité prolongée.
Que faire si votre bois a déjà pris la pluie ?
- Séparer les bûches humides des bûches sèches pour ne pas ralentir le séchage.
- Réempiler le bois dans un endroit bien ventilé et abrité.
- Attendre le séchage naturel : un bois qui a été trempé doit être stocké plusieurs mois avant utilisation.
- Utiliser d’autres combustibles en attendant : granulés de bois, bûches compressées ou briquettes, qui ont un taux d’humidité très faible (inférieur à 10 %).
Impact économique et écologique d’un bois humide
Un bois humide n’est pas seulement désagréable à utiliser, il est aussi coûteux et polluant.
- Économiquement, il faut brûler beaucoup plus de stères pour obtenir la même chaleur. Le prix du bois de chauffage peut ainsi doubler pour un rendement identique.
- Écologiquement, la combustion incomplète d’un bois humide dégage plus de particules fines et de fumées polluantes.
Pour profiter d’un chauffage au bois performant et durable, mieux vaut toujours utiliser du bois bien sec.
On fait le point
Un bois de chauffage qui a pris la pluie n’est pas forcément perdu, mais il perd de son efficacité tant qu’il n’a pas retrouvé un taux d’humidité inférieur à 20 %. Pour profiter pleinement de la chaleur de votre poêle à bois, de votre insert ou de votre chaudière, il est essentiel de bien stocker le bois, de favoriser un bon séchage et de toujours privilégier un bois sec.
En cas de doute, n’hésitez pas à combiner les solutions : utiliser des granulés de bois, des bûches compressées ou acheter du bois de chauffage sec certifié auprès d’un fournisseur de confiance. Ainsi, vous profiterez d’une combustion optimale, d’un meilleur rendement énergétique et de belles flammes tout l’hiver.
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