Pellets humides, que faire ?

Par Maxime

19 septembre 2025

Mis à jour le 19 septembre 2025

Causes, conséquences et solutions pour un chauffage performant 

Les granulés de bois, aussi appelés pellets, sont devenus en quelques années l’un des combustibles phares du chauffage au bois. Utilisés dans les poêles à granulés, les chaudières biomasse ou encore les inserts modernes, ils séduisent pour leur fort pouvoir calorifique, leur confort d’utilisation et leur caractère énergie renouvelable. Mais pour profiter pleinement de ces avantages, encore faut-il que les pellets soient parfaitement secs. 

Un pellet humide perd une grande partie de ses qualités et peut rapidement devenir un problème : allumage difficile, encrassement du conduit de fumée, baisse du rendement énergétique, voire panne de l’appareil de chauffage. Comprendre pourquoi l’humidité est l’ennemie du granulé et savoir comment l’éviter est essentiel pour préserver ses équipements et faire des économies d’énergie.

Pourquoi l’humidité est un problème pour les pellets ? 

Le pellet est fabriqué à partir de sciures de bois compressées sous haute pression, sans additif chimique, grâce à la lignine naturelle du bois qui joue le rôle de liant. Cette matière première, issue des scieries et de la transformation du bois, est très sensible à l’humidité. 
Un granulé de bois de qualité présente un taux d’humidité inférieur à 10 %, parfois 8 % pour les labels DIN Plus ou ENplus. Cette faible teneur en eau lui donne son fort pouvoir calorifique (environ 4,6 à 5 kWh/kg) et sa combustion propre, avec peu de cendres (0,3 à 0,5 %). 
Dès que le taux d’humidité augmente, les performances chutent. Un pellet humide contient moins d’énergie par kilo, brûle mal, produit davantage de fumées et encrasse la chambre de combustion du poêle ou de la chaudière. Il peut aussi gonfler, se désagréger en poussières et bloquer la vis sans fin qui alimente l’appareil.

Comment reconnaître un pellet humide ? 

Plusieurs signes permettent de savoir si vos granulés ont pris l’humidité : 

• L’aspect visuel, un pellet humide gonfle, se fendille ou se transforme en poussière. Au lieu de petits cylindres durs et lisses, on observe des morceaux friables ou collés.
• Le poids. Un sac de granulés humide est plus lourd qu’un sac normal.
• La combustion, à l’allumage, un pellet humide dégage beaucoup de fumée, s’enflamme mal et laisse plus de cendres dans le foyer.
• Le stockage, si vos sacs ont été entreposés dans un endroit humide, une cave mal ventilée ou directement posés au sol, il est très probable que les granulés aient perdu leur qualité.

En combien de temps un pellet peut-il prendre l’humidité ? 

Tout dépend des conditions de stockage. À l’air libre, exposé à une infiltration d’eau ou à une forte humidité ambiante, un granulé peut se dégrader en quelques heures seulement. Dans un sac mal fermé ou percé, l’absorption est progressive mais déjà en quelques jours, le pellet peut perdre sa densité et gonfler. 

C’est pourquoi la conservation des pellets doit être pensée dès la livraison : entrepôt sec, silo étanche, sacs posés sur des palettes et protégés de la condensation.

Que faire si vos granulés sont humides ? 

La mauvaise nouvelle, c’est qu’un pellet humide ne redevient jamais complètement sec. Le processus est irréversible : une fois gonflé, il a perdu sa densité et son pouvoir calorifique. Cependant, il existe des solutions : 

• Trier les granulés, si seule une partie du sac est humide, on peut séparer les pellets intacts des pellets abîmés.
• Réutiliser autrement, les granulés trop humides peuvent servir de litière pour animaux, de paillage dans le jardin ou être compostés.
• Ne pas les utiliser dans l’appareil de chauffage. Brûler des pellets humides dans un poêle ou une chaudière entraîne fumées, encrassement, dépôts de suie et risques de panne. 

Il est donc fortement conseillé de ne pas chercher à brûler un pellet humide dans un appareil de chauffage au bois.

Comment éviter que les pellets ne prennent l’humidité ? 

La prévention est la meilleure arme. Quelques règles simples suffisent : 

1. Choisir un pellet certifié, les granulés labellisés DIN Plus ou ENplus garantissent un taux d’humidité très faible et une fabrication à partir de bois non traité.
2. Bien stocker les sacs, toujours sur une palette, jamais à même le sol, dans un lieu sec et ventilé, à l’abri de la condensation et des infiltrations.
3. Protéger les silos, pour les chaudières à granulés avec stockage en vrac, il est essentiel d’avoir un silo étanche, bien isolé et équipé d’une ventilation adaptée.
4. Utiliser rapidement les sacs ouverts, un sac entamé doit être vidé en quelques jours pour éviter l’absorption de l’humidité ambiante.
5. Vérifier régulièrement l’espace de stockage, une cave humide, un garage mal isolé ou une infiltration d’eau peuvent ruiner plusieurs tonnes de granulés en quelques semaines.

Les conséquences d’un pellet humide sur votre appareil 

Utiliser un granulé humide dans un poêle à pellets ou une chaudière à granulés entraîne plusieurs problèmes : 

• Un encrassement rapide de la chambre de combustion et du conduit de fumée.
• Un excès de cendres, qui oblige à nettoyer plus souvent l’appareil.
• Des dépôts de suie et de goudrons favorisant le risque d’incendie.
• Un rendement énergétique en baisse, avec une surconsommation de combustible pour chauffer la même surface.
• Des pannes possibles. Blocage de la vis sans fin, bourrage du système d’alimentation, arrêt intempestif du poêle. 

À long terme, cela peut réduire la durée de vie de l’appareil et entraîner des coûts de maintenance supplémentaires.

Le pellet humide, un danger économique et écologique 

En plus des désagréments techniques, un pellet humide est une perte économique. Son pouvoir calorifique diminue : au lieu de fournir 5 kWh/kg, il peut descendre sous les 3 kWh/kg. Concrètement, vous payez le même prix pour un combustible qui produit beaucoup moins de chaleur. 

C’est aussi un gaspillage écologique. Le chauffage au bois est une énergie renouvelable et respectueuse du bilan carbone, à condition que la combustion soit complète et efficace. Des pellets humides émettent davantage de fumées, particules fines et polluants, annulant une partie de l’intérêt environnemental de ce mode de chauffage.

On fait le point 

Un pellet humide n’est pas seulement un granulé de bois abîmé, c’est un combustible devenu inutilisable dans un poêle ou une chaudière. Son pouvoir calorifique chute, sa combustion génère suie et fumées et il endommage les appareils de chauffage. 

La meilleure solution reste la prévention. Choisir un granulé certifié, assurer un stockage au sec, protéger son silo ou ses sacs et surveiller régulièrement le lieu d’entreposage. En cas d’humidité, mieux vaut recycler les granulés pour d’autres usages plutôt que de risquer de détériorer son poêle à granulés de bois ou son insert. 

Le chauffage au bois et aux granulés reste l’un des modes de chauffage les plus économiques, performants et écologiques, à condition de respecter quelques règles simples. Un pellet sec, bien stocké et de qualité premium garantit une combustion optimale, des économies d’énergie et une chaleur durable pour votre foyer.