Peut on avoir du monoxyde de carbone avec un poêle a bois ?

Par Maxime

18 juillet 2025

Mis à jour le 21 juillet 2025

Les poêles à bois peuvent effectivement produire du monoxyde de carbone, ce gaz toxique incolore et inodore qui résulte d'une combustion incomplète du carbone présent dans le bois. 
Contrairement à une combustion complète qui transforme le carbone en dioxyde de carbone (CO2), la combustion incomplète génère du monoxyde (CO) lorsque l'apport en oxygène est insuffisant. 
Cette situation se produit notamment quand les conduits de fumée sont obstrués, encrassés ou mal dimensionnés, empêchant l'évacuation correcte des gaz de combustion et créant un déficit d'oxygène dans le foyer. 
Les poêles à bois défectueux, mal entretenus ou dont les joints d'étanchéité sont défaillants peuvent également favoriser cette mauvaise combustion. 
L'accumulation de suie dans les conduits d'évacuation, un tirage insuffisant dû à des conditions atmosphériques particulières, ou encore l'utilisation d'un combustible humide ou inadapté perturbent le processus de combustion normale. Le monoxyde de carbone ainsi produit peut alors se répandre dans l'air ambiant de la pièce au lieu d'être évacué vers l'extérieur, créant un risque d'intoxication grave pour les occupants.

Est il possible de laisser un poêle à bois pendant la nuit sans surveillance ? 

Techniquement, il est possible de laisser un poêle à bois fonctionner pendant la nuit, mais cela n'est pas recommandé pour des raisons de sécurité et d'efficacité. 
Les poêles à bois classiques, en fonte ou matériau réfractaire, disposent d'une capacité de chargement limitée qui rend difficile le maintien du feu jusqu'au lendemain, contrairement aux poêles de masse qui peuvent restituer la chaleur durant une plus longue période après avoir cessé d'être alimentés. Même si certains appareils performants peuvent maintenir une combustion lente sur plusieurs heures, un poêle à bois reste une source de chaleur à feu ouvert, ce qui comporte toujours un risque potentiel d'incendie ou d'intoxication au monoxyde de carbone en cas de mauvaise ventilation. 
Le véritable danger survient lorsque les utilisateurs limitent l'arrivée d'air pour prolonger la combustion, créant ainsi une combustion incomplète "au ralenti" qui produit davantage de monoxyde de carbone. Cette mauvaise combustion du bois génère également plus de suie, de fumées et encrasse rapidement les conduits de fumée et les installations de chauffage, augmentant les risques d'intoxication au monoxyde et de feux de cheminée, particulièrement en l'absence de surveillance nocturne. 
Pour chauffer la nuit en toute sécurité, il est préférable d'utiliser des bûches densifiées à combustion lente, de miser sur une bonne isolation thermique du logement, d'installer un détecteur de monoxyde de carbone et de maintenir une ventilation adéquate.

Est-ce qu’une cheminée dégage du monoxyde de carbone ? 

Oui, une cheminée peut dégager du monoxyde de carbone, notamment lorsque la combustion ne se fait pas correctement. Cela arrive généralement en cas de mauvais tirage, de conduit encrassé ou obstrué, ou encore si le bois utilisé est humide ou inadapté. La fumée peut alors stagner dans la pièce, au lieu d’être évacuée correctement, ce qui favorise la formation de ce gaz dangereux. 
D’autres facteurs peuvent aggraver la situation : une cheminée mal entretenue (sans ramonage régulier), une aération insuffisante ou des bouches d’air bouchées augmentent fortement le risque. Ce gaz peut alors s’accumuler dans l’air ambiant sans qu’on s’en rende compte. 
Pour éviter tout danger, il est essentiel de faire ramoner la cheminée au moins une fois par an, d’utiliser un combustible sec et approprié, et de veiller à une bonne ventilation des pièces. L’installation d’un détecteur de monoxyde de carbone est également fortement recommandée. Pour en savoir plus sur les risques liés au monoxyde de carbone et les gestes de prévention, vous pouvez consulter le site officiel du gouvernement.

Respirer de la fumée de feu de bois, quelles conséquences ? 

Respirer la fumée d’un feu de bois, que ce soit en extérieur ou à l’intérieur via un poêle à bois, peut avoir des effets néfastes sur la santé. Cette fumée contient de nombreuses substances polluantes, comme des particules fines, du monoxyde de carbone, des hydrocarbures aromatiques et d’autres composés toxiques. Lorsqu’elle s’accumule dans une pièce mal ventilée, elle contribue directement à la pollution intérieure, souvent plus concentrée que la pollution extérieure. 

Les conséquences possibles incluent : 

• Irritations des yeux, de la gorge et des voies respiratoires,
• Toux, maux de tête, fatigue,
• Aggravation de maladies respiratoires chroniques (asthme, bronchite),
• Et à long terme, un risque accru de maladies cardiovasculaires et pulmonaires. 

Pour limiter ces risques, il est essentiel d’utiliser un poêle à bois performant, bien entretenu, de brûler du bois sec et adapté, et de veiller à une bonne ventilation de la pièce. Un appareil mal réglé ou un tirage insuffisant peut transformer un simple moment de confort en véritable source de pollution intérieure.

Quels sont les symptômes d’une fuite de monoxyde de carbone ? 

Une fuite de monoxyde de carbone peut être très dangereuse, car ce gaz est invisible, inodore et sans goût. C’est pourquoi il est essentiel de connaître les symptômes d’une intoxication, qui peuvent apparaître rapidement ou de manière progressive selon la concentration dans l’air : 

• Maux de tête inhabituels, souvent persistants
• Nausées, vomissements
• Fatigue soudaine, faiblesse, sensation de malaise
• Vertiges, troubles de l’équilibre
• Confusion mentale, somnolence
• Difficultés respiratoires, douleur thoracique
• Perte de connaissance dans les cas graves 

Ces symptômes peuvent facilement être confondus avec ceux d’une grippe ou d’une intoxication alimentaire, surtout en hiver quand les appareils de chauffage fonctionnent intensément. Si plusieurs personnes présentent les mêmes signes dans un même lieu, c’est un signal d’alerte important. 

En cas de doute : 

1. Aérez immédiatement les lieux (ouvrez portes et fenêtres)
2. Évacuez les personnes présentes
3. Appelez les secours (112)
4. Et faites vérifier vos appareils par un professionnel 

Pour prévenir ces risques, il est fortement recommandé d’installer un détecteur de monoxyde de carbone dans les pièces équipées d’un poêle, d’une cheminée ou d’une chaudière.

Est ce possible d’avoir un détecteur de monoxyde de carbone prés d’une cheminée ou un poêle à bois ? 

Absolument, et c’est même fortement recommandé. Un poêle à bois ou une cheminée peut, en cas de dysfonctionnement, produire du monoxyde de carbone. C’est pourquoi un détecteur de monoxyde de carbone est un outil de sécurité essentiel dans une maison équipée d’un appareil à combustion.

Où l’installer ? 

Le détecteur doit être placé dans la même pièce que l’appareil, à 1 à 3 mètres de distance du poêle ou de la cheminée. Il peut être fixé au plafond ou au mur : 

• Au mur, placez-le au-dessus du niveau des portes et fenêtres, à au moins 15 cm du plafond.
• Évitez de le mettre derrière des meubles ou des rideaux, pour ne pas gêner la bonne détection des gaz.

Comment ça fonctionne ? 

Ces détecteurs, appelés DAACO (Détecteurs Autonomes Avertisseurs de Monoxyde de Carbone), analysent l’air en continu grâce à un capteur électrochimique. En cas de concentration anormale de monoxyde, ils déclenchent une alarme puissante pour vous alerter à temps.

Et dans les chambres ? 

Il est aussi conseillé d’installer un détecteur près de la tête de lit, à hauteur de respiration. En cas de fuite pendant la nuit, cela permet de réagir rapidement, car les symptômes d’intoxication (maux de tête, nausées, vertiges…) peuvent survenir sans prévenir et devenir très graves. 

Bon à savoir : Contrairement aux détecteurs de fumée, ceux de monoxyde de carbone ne sont pas encore obligatoires en France. Mais dans une maison équipée d’un poêle ou d’une cheminée, ils peuvent littéralement sauver des vies.